Voyage en Syrie

 

Rendez-vous 18 octobre 1999 à Roissy2 – 11h15-Décollage à 13 h  15 sur vol AF610 Compagnie Air France Arrivée à DAMAS vers 19 heures heure locale. Un léger retard, 13 h 40,..  nous sommes installés dans l’avion ; nous voyageons avec le Professeur Cabrol, et sommes rapidement à 53 km de Reims et volons  à 783km/h.Le pilote annonce 25° à Damas, chouette, vol prévu de 4 h 40, 4235 km nous séparent.

Outre la municipalité de Damas, la Syrie est divisée en 13 gouvernorats dont le« maire » est désigné par le Président. L’assemblée du Peuple, composée de 250 membres élus au suffrage

Damas-Alep, 360 km, aujourd’hui route pour Maalula, Apamée, Ebla, environ 500 km. De Damas à Homs, on suit la chaîne du Djebel Ansariya ou montagne des Alouites culminant à 1583 m qui prolonge l’Anti-Liban où se situe le Mont Hermon, le plus haut sommet du pays (2814m). Cette chaîne montagneuse borde la vaste dépression du Ghab. Longtemps, ce relief n’offrit qu’un unique point de passage, la trouée d’Homs.

MAALULA (Mar Takla)- Mot araméen signifie «défilé – entrée »

Village pittoresque du massif du Qalamoun à 1 600 m d’altitude qui séduit par ses jolies terrasses avec leurs jardins abrités par des peupliers et des abricotiers. Ses maisons bleues, vert-clair, jaunes et mauves sont blotties les unes contre les autres et accrochées au fond d’une gorge rocheuse et étroite.

 

L’araméen de Maalula est l’un des derniers rameaux encore pratiqués d’une langue dont le premier exemple d’écriture fut découvert à Tell Halaf au début du 1er millénaire av.J.C. L’araméen survécut à la chute de Ninive(612 av.J.C) et de Babylone (539 av.J.C). Il demeura la langue officielle de la dynastie perse des Achéménides (559-330 av.J.C) jusqu’à ce qu’il soit supplanté par le grec à la suite des conquêtes d’Alexandre Le Grand. Mais il se maintient comme langue du peuple, Jésus s’exprimait en araméen

La Syrie Séleucide, APAMEE

En plein champ, face au versant abrupt du djebel Ansarié, se dresse un rideau de colonnes aux cannelures torsadées, originalité de l’antique Apamée. L’acanthe décore les chapiteaux et l’entablement.

La ville prend un essor considérable après la conquête d’Alexandre Le Grand. Refondée par Seleucos 1er vers 300 av.JC. qui la baptise du nom d’Apameia en l’honneur de son épouse, c’est une place forte importante dans le dispositif administratif et stratégique séleucide jusqu’à ce que Pompée, en 64 av.J.C. détruise la citadelle.          Cléopâtre, Marc Antoine ou de Septime Sévère, ses illustres passants qui foulèrent ses larges allées dallées.  Les croisés contrôlèrent Apamée à partir de 1106. Nour al-Din la reconquit en juillet 1149. En 1157, un violent tremblement de terre la détruisit.  

EBLA, la cité retrouvée

          La localisation d’Ebla a longtemps fait l’objet de débats entre spécialistes. En 1968, la découverte d’une inscription en akkadien sur une statue dédiée à la déesse Ishtar permet d’identifier le site de Tell Mardikh à celui de l’ancienne EBLA. La découverte en 1974, par l’équipe italienne du Pr Matthiae, d’une importante bibliothèque du 3ème millénaire en tablettes d’argile  révèle qu’un centre syrien faisait pendant à ceux, influents, de Sumer et d’Akkad dans le sud de l’irak au IIIème millénaire avant J.C.

Alep, la grisâtre,  Relatif au passage d’Abraham à Alep qui distribuait le lait de sa vache, « la grisâtre ».

Alep, halbaba (amorite), Khalab (hittite) Beroea (grec), haleb (arabe),

Cité hittite au IIe millénaire av. J.-C., rattachée à l’Assyrie en 738 av. J.-C., la ville fut fondée sous le nom de Beroea par les Séleucides. Passée sous occupation romaine, en 65 av. J.-C.,puis détruite par les Perses, elle connut la prospérité sous les Omeyyades et sous les Hamdanides, qui en firent, au Xe siècle une principauté indépendante. A partir de 1010, la ville déclina, jusqu’à l’occupation ottomane, en 1516. Au début du XXe siècle, elle devient le chef-lieu d’un vilayet, une province ottomane. De 1920 à 1924, les Français en firent la capitale de l’État indépendant d’Alep avant de la rattacher à la Syrie alors mandat français.

 

 

 

dans le souk, 12 km de boyaux bordés de milliers d’échoppes. Ici cohabitent Arabes, Kurdes, Arméniens, tous nantis de la bosse du commerce et dignes héritiers des marchands qui animaient cette ancienne étape de caravanes entre Orient et occident.

Tuyaux, cigarettes, dattes, foulards, boucherie et bien sûr le savon d’Alep, sa peau est jaune, son cœur est vert ; au départ un mélange à base d’huile d’olive et de laurier.

Le voyage en Syrie passe par les ruines roussies de vieillesse de l’église du IVème s. dédiée à St Siméon le Styliste.

 

Saint Siméon naquit en 390. Berger très pieux, il est vite attiré par la vie monastique. Il s’installe d’abord au sommet de la colline actuelle et sa réputation d’ascète et d’orateur commence à s’établir. Pour pourvoir s’isoler mais continuer à prêcher, il s’installe au sommet d’une colonne et y vécut 42 ans, sur une plate-forme de 42m2, nourri une fois par semaine de quelques pains et d’eau.

Après la traversée du Massif calcaire pour rejoindre St Siméon, nous regagnons l’autoroute en direction d’Hama. Ce n’est ni la Chine, ni l’Inde, mais ce ne sont que tracteurs, carrioles véhiculant toute une famille qui rentre des champs, voitures en contresens et … c’est l’accident. Un piéton qui traversait vole par-dessus la voiture qui nous précède … Emotions…..

HAMA, ses norias, ses jasmins.

 Hama( Epiphania), nom d’un roi araméen, avait autrefois la réputation d’être l’une des villes les plus charmantes de la Syrie ; elle avait su, mieux que tout autre utiliser son fleuve, l’Oronte qui aère et rafraîchit la ville, pour créer un cadre agréable et pittoresque. A Hama, les vénérables norias de bois brassent en grinçant les eaux de l’Oronte depuis l’époque byzantine. Diffusée par les Arabes, cette invention gagna le sud de l’Espagne.    

Pourtant, en 1982, eut lieu l’épisode tragique des « Frères Musulmans », répression sanglante d’Hafez el-Hassad vis à vis des intégristes musulmans, plus de la moitié de la ville fut détruite.

 

L’Oronte

Oronte ou Nahr al-Asi, rivière d’Asie Mineure forme une partie de la frontière entre le Liban et la Syrie et entre la Syrie et la Turquie. L’Oronte mesure 571 km de long. Il prend sa source près de Baalbek, au Liban, et coule vers le nord entre les montagnes du Liban et de l’Anti-Liban jusqu’en Syrie. Elle passe au nord de la ville d’Antioche, en Turquie, pour aller se jeter dans la Méditerranée. L’installation d’un barrage en Syrie fournit de l’eau permettant l’irrigation d’une vallée très fertile. Dans l’Antiquité, la vallée de l’Oronte formait un couloir entre l’Asie Mineure et l’Égypte.

 

En route pour un Château de légende, le château de Salah ed-Din ou château de Saône.

Après Al-Bara, on rentre dans la région des fruitiers, des plaines agricoles et de magnifiques forêts de chênes et de pins d’Alep. Nous traversons la chaîne Alaouite.

   « C’est, je crois la chose la plus sensationnelle que j’aie jamais vu en architecture de châteaux ; ce donjon parfaitement massif, tout droit au bord de l’énorme fossé ». (T.E.Lawrence)

Le château qui appartient à la famille de Saône, vassale des Princes d’Antioche, succombe aux assauts des musulmans le 29 juillet 1188.

700 m de long, 120 m de large, 5 hectares, 3000 soldats, un incroyable fossé de 25m de profondeur creusé dans la roche qui supportait un pont-levis.

OUGARIT– Ras Shamra, finXIV-XIIIèmes.av. J.C. fin du bronze

Entre les temples de Baal, – du phénicien ba’al, «!maître! », « !seigneur!»-, et de Dagon- dieu de la Fertilité adoré par les Philistins-, dans les vestiges du quartier des prêtres, a été découverte une série d’archives de textes religieux comportant des chants. 400 tablettes en 8 langues différentes.

des fouilles montrent des maisons privées; celles-ci ont fourni la preuve de la variété de l’activité artisanale dans la cité, dont la céramique, la fabrication de cosmétiques, le tissage, la construction navale, la fonderie et le travail du bronze.

La cité est définitivement détruite à la fin du Bronze récent, vers 1200 av. J.-C., lors de l’invasion des Peuples de la Mer.

 

Naissance de l’alphabet

Ougarit est surtout connu comme le lieu de naissance de l’écriture alphabétique. Les tablettes et archives royales sont rédigées en caractère cunéiforme.

Un signe, un son, telle fut l’idée simple mais géniale qui présida à l’invention de l’alphabet. Une trentaine de signes suffirent à noter la langue d’Ougarit. On note entre la langue éblaïte et la langue arabe  800 mots communs ainsi qu’entre la langue d’Ougarit et la langue arabe .

 

TARTOUS

Nous suivons la côte en direction d’Amrit, le port pétrolier de Banyas, l’île d’Arouad, cité phénicienne, nous apercevons le château de Al Marqab, en basalte noir, dressé sur un promontoire. nous arrivons  à MRIT (Marathos), la phénicienne, entre Perse et Grèce.

Le site a 3 km de long sur 2 de large. le Temple, phénicien date de la période perse achéménide – fin du VIè au milieu du IVè av.J.C. dédié au dieu Melqart assimilé à Hercule – période grecque – et à Echmoun, dieu guérisseur égyptien.

 

le krac des Chevaliers

 « Que richesse, sagesse et beauté te soient données, mais garde-toi de l’orgueil qui brouille tout le reste ».  inscription en vieux français au linteau d’une porte du château.

 Les Croisés arrivèrent au krak en février 1099, lors de la poursuite, par Raymond de Saint-Gilles, Comte de Toulouse, de sa marche sur Jérusalem. Il fut ensuite perdu puis retrouvé par Tancrède en 1110, et cédé à la Principauté de Tripoli.

En 1142, Raymond de ST-Gilles, comte de Tripoli le cède aux Hospitaliers qui en font un château capable de vivre en autarcie. Après les assauts de Nur El-Din en 1163, les Hospitaliers lui ajoutent une 2ème enceinte qui lui permet de résister aux attaques de Saladin en 1188, d’Al Melek al-Adel en 1207. Le Krac capitule devant Baïbars le 8 avril 1271 après 1 mois de siège.

A partir du XVIème s. av.J.C., les Pharaons de la XVIIIème dynastie égyptienne prirent le contrôle de la Syrie méridionale tandis qu’au nord, s’établirent les Hittites. Inévitable, l’affrontement entre les deux puissances se produisit en 1287 av.J.C. lors de la célèbre bataille de Qadesh.

 

 

Route vers PALMYRE, l’orgueil de la Reine Zénobie

 

arrêt impromptu chez les bédouins

 

Après plus de 160 km de steppe caillouteuse apparaissent, soudain, tel un mirage,  l’oasis et les ruines romaines dominées par le fort arabe.

 

Palmyre constitue l’ensemble de ruines le plus étendu et le plus spectaculaire de Syrie. L’extraordinaire richesse de ses monuments témoigne du rôle prépondérant joué par la cité du Ier au IIIème s.ap.J.C. tout simplement parce qu’elle est une halte obligée sur la piste caravanière reliant l’Euphrate à la Méditerranée.

Palmyre exhale un parfum de légende. Son nom évoque les caravanes chargées d’épices et de soie, l’ambitieuse Reine Zénobie et les aventuriers du 18è s. partis à sa recherche. Selon la tradition, elle fut fondée par le roi d’Israël Salomon. Dénommée Tadmor «la Cité des palmiers» dès le IIIe millénaire av. J.-C., elle apparaît sous le nom de Tamar dans la Bible (1er livre des Rois, IX, 18). Détenant le monopole du commerce caravanier entre l’Inde et la Méditerranée vers 127 av.J.C. 

C’est sous Tibère (14-37) que Palmyre passe sous l’emprise définitive de Rome. La ville prend un essor considérable grâce aux richesses accumulées par les grands commerçants durant la paix romaine. Le temple de Bêl est consacré en 32, le théâtre, somptueux édifice remonte à la 1ère moitié du Iième s. ap.J.C.

 Lors de sa visite en 129, l’empereur Hadrien l’érige en ville »libre » ; sa gestion financière ne dépend plus du gouverneur de la province de Syrie mais d’un délégué de l’empereur. La ville est surnommée « Tadmor d’Hadrien ». On inaugure la cella du temple dédié à BaalShamin. L’agora est reconstruite avec quatre portiques abritant les statues des magistrats, des militaires et des plus grands caravaniers. Les tronçons successifs de la grande voie à colonnades sont construits. En 211, Caracalla, d’origine syrienne, élève Palmyre à la dignité de Colonie Romaine. Au IIIème s., le temple de Nabu est élevé.

 

 

Quelques bédouins viennent encore distraire Palmyre de sa solitude

La Reine Zénobie

Zénobie (IIIe siècle apr. J.-C.), reine de Palmyre (267-v. 272), née à Palmyre. Palmyre gagna en prospérité et connut son apogée sous Odenath et sa seconde épouse Zénobie. Allié de Rome, Odenath reconquit les possessions romaines perdues face au roi de Perse Chahpour Ier (241-272).

Odenath est nommé en 262 ap.J.C. gouverneur de la province. Après l’assassinat de son mari, dans lequel on pense qu’elle est impliquée, Zénobie exerca le pouvoir comme régente au nom de son jeune fils Wahballat. Celle que l’histoire d’Auguste nous décrit comme « la plus noble de toutes les femmes d’Orient, la plus belle » est dévorée par l’ambition. La reine Zénobie conquiert l’Egypte en 269 et pousse jusqu’en Asie Mineure. Trois ans plus tard, elle fait battre des monnaies à Alexandrie où elle se proclame Augusta et son fils Imperator Caesar Augustus.  L’Empereur Aurélien défait l’armée palmyrénienne près d’Emèse (Homs). Alors qu’elle cherche à gagner l’appui des Sassanides, elle est capturée au bord de l’Euphrate. La suite est moins connue … Aurélien, rasa la ville en 273. En 634, Palmyre fut prise par les Arabes et mise à sac par Tamerlan.

Le Panthéon des Dieux

 Le dieu principal était Bêl, identifié au Zeus des Grecs et au Jupiter des Romains. Le mot Bêl représente la prononciation babylonienne  du mot sémitique Ba’al qui signifie « Maître » et désignait le dieu suprême. Il figura au panthéon d’Ougarit comme Baal.

Dans l’ancienne Palmyre, il se prononçait Bôl, mais sous l’influence du culte de Bel’Marduk à Babylone, il devint « Bêl » au début de l ‘époque hellénistique. En tant que dieu cosmique il est figuré et nommé entre Yarhibol et Aqlibôl, les dieux palmyréniens du Soleil et de la Lune.

Bêl fut lié au dieu cananéen Baal-Shamin qui était aussi assimilé à Zeus aux époques séleucide/romaine, et à Hadad, dont le culte était répandu dans la Syrie romaine . Baal-shamin reproduisait dans une certaine mesure le rôle de Bêl comme maître des cieux.

Vu le mélange de population à Palmyre, des  centaines  d’autres dieux y  étaient honorés. Certains étaient d’origine arabe, telle ALLAT, la déesse qui revêtait nombre des attributs de la déesse syrienne Atargatis et Shamash, un dieu soleil probablement lié au culte d’Emèse et dont Aurélien avait transféré la statue à Rome comme pièce centrale du culte de sol invinctus.

5 h du mat’   Spectacle magique malgré la pluie !

 

 

Derrière le camp de Dioclétien, la vallée est parsemée de tombeaux tours, d’hypogées et de maisons tombes, tel l’hypogée d’Artaban. On peut y contempler le maître de famille étendu pour le banquet mystique. Ces tours forment une nécropole très originale. On accède aux étages par un escalier. A chaque niveau, les tombeaux superposés, loculi, étaient fermés d’une pierre sur laquelle était gravée pour l’éternité l’effigie du défunt.

 

 

Les affinités orientales de la société transparaissent dans l’apparence et les vêtements : les hommes en costume parthe surchargé de broderies et garni de motifs en cuir ouvragé, les femmes en tenue plus simple, presque grecque, parées de lourds bijoux, bas-relief de serviteurs.

Les palmiers

Palmyre est le principal site producteur de dattes en Syrie. C’est à ce fruit que la ville doit son nom. Palmyre évoque le palmier tandis que le terme araméen de Tadmor désigne la datte. Les grands palmiers dominent le paysage de l’oasis. Les fruits mûrissent lentement au soleil pour être cueillis à partir de septembre jusqu’à décembre; les échoppes étalent des variétés fort nombreuses, du jaune pâle au belles dattes noires fondantes.

Nous logeons à l’hotel Carlton, pas très aimable, pas très propre, excentré et en face de la Sécurité, interdit de photographier dans l’environnement ! ! !

Damas déborde de sa ceinture de collines, fauves comme le pelage d’un dromadaire. Dominée par la silhouette chauve du Mont Qassioun, la capitale s’étire le long d’artères spacieuses.   Elle gagne chaque jour sur les jardins de la célèbre Ghouta, l’oasis de Damas, irriguée par le Barada.

Malgré les constructions hâtives, la capitale syrienne où les coupoles argentées se mêlent aux clochers et aux minarets se souvient d’avoir été, pour tout le Proche-Orient « un grain de beauté sur la joue du monde ».

Retour à Damas, dimanche 24 octobre

Nous logeons à l’hotel Carlton, pas très aimable, pas très propre, excentré et en face de la Sécurité, interdit de photographier dans l’environnement ! ! !

Damas déborde de sa ceinture de collines, fauves comme le pelage d’un dromadaire. Dominée par la silhouette chauve du Mont Qassioun, la capitale s’étire le long d’artères spacieuses.   Elle gagne chaque jour sur les jardins de la célèbre Ghouta, l’oasis de Damas, irriguée par le Barada. Malgré les constructions hâtives, la capitale syrienne où les coupoles argentées se mêlent aux clochers et aux minarets se souvient d’avoir été, pour tout le Proche-Orient « un grain de beauté sur la joue du monde ».

8 h 45, nous partons pour une visite de Damas. Affiches, cadres, banderoles… partout s’étalent les portraits d’Hafez el-Hassad qui poursuit, avec une poigne de fer et une finesse rusée, son 5ème  septennat.1ère visite, le musée national, incontournable, une synthèse de notre voyage et plus … et de la civilisation millénaire syrienne.

 Dans un beau jardin s’élève la takiya Soulaymania construite en l’honneur de Soliman le Magnifique qui date de 1560 et fut l’œuvre de l’architecte le plus en vue de la période ottomane, Sinan. Elle était destinée à héberger les pèlerins en partance pour la Mecque. A côté, totalement anachronique, le musée de l’armée où des avions de guerre sont exposés !

 

 

Trois quarts des Syriens sont des mulsulmans sunnites, mais la population compte aussi des musulmans alaouites, une minorité chiite influente, 11%, à laquelle appartient le président Hafez al-Assad, et des Druzes. Les chrétiens orhodoxes (églises grecque, syrienne, arménienne, nestorienne) et catholiques ( églises grecque, jacobite, arménienne maronite, chaldéenne, latine) représentent 10% de la population. Il existe également une petite communauté juive.

Les mots de Damas

La langue française est redevable de trois termes empruntés à deux fleurons de l’artisanat damascène que sont le tissage et la métallurgie. Un tissu damassé est généralement en soie. Son dessin mat sur fond satiné est obtenu par le jeu de l’entrecroisement des fils. Ce Damas, dont on ne prononce pas le « s » final, désigne également un acier très fin. Un métal préalablement ciselé est  dit damasquiné lorque le dinandier lui incruste au marteau des filets d’or, d’argent ou de cuivre.

Mardi 26 octobre 1999

Nous traversons la plaine de la Bekaa, large d’une    dizaine de km et bordée à l’est par les hauteurs décharnées, couleur fauve, de l’antiliban où culmine, au sud, la cime majestueuse de l’Hermon.Il fait beau, mais froid, nous sommes à 1 360m. Beyrouth-Damas : 110 km Nous traversons la ville de Zarlé.Nous attendons quelques temps pour le passage de la frontière, problème, nous sommes 19 et avons un visa pour 20 personnes ! ! Passerons nous la frontière ? pas sûr !

11 h 29, nous sommes au Liban, quelques achats, et nous découvrons la « Merveille du Désert », selon Lamartine, « la ville du soleil », selon les Grecs.

Bien que l’antiquité de Baalbek soit presque inconnue, de nombreux indices témoignent d’un passé riche, certains vestiges remontent sans doute jusqu’aux Phéniciens. Son nom signifiant «ville de Baal» est issu de l’ancienne vénération de la ville pour Baal, le dieu du soleil. Les Grecs baptisèrent la ville «Héliopolis», la ville du Soleil. L’empereur Auguste en fit une colonie romaine et Trajan y consulta un oracle célèbre. La ville fut saccagée par les Arabes en 748 apr. J.-C., puis pillée par le chef mongol Tamerlan en 1400. Un grand séisme dévasta les monuments jusque-là épargnés de la ville, en 1759.

Enfin, le temple de Vénus supporté par six colonnes de granit est contiguë au temple de Jupiter. Il subsiste également des vestiges d’une basilique chrétienne.

Le mont hermon Point culminant de la chaîne de l’anti-liban, le Mont Hermon, 2 814m constitue un point de repère important dans l’antiquité. Il est cité 15 fois dans la Bible. Les Arabes l’appellent le djebel al-Cheikh à cause de sa calotte de neige qui ressemble au turban blanc qui coiffe les dignitaires musulmans. Il se situe sur la frontière libano-syrienne et domine Damas.

 

 Mercredi 27 octobre Etrange BOSRA,

 cité nabatéenne

Au sud-est de Damas, jusqu’à la frontière jordanienne, s’étendent les régions volcaniques du Hauran et du Djebel Druze. Nous traversons des champs caillouteux plantés de milliers d’oliviers pour dénicher en plein pays Druze, à Bosra, un splendide théâtre romain en basalte noir du IIème s. ap.J.C.

 

 

 

Les nabatéens sont déjà présents à Bosra aux côtés de petites communautés juives que Judas Maccabée vient défendre au 2ème s. av.J.C., expédition sanglante relatée dans la Bible. Elle devient, au siècle suivant, capitale du Nord du royaume des Nabatéens puis elle prend le relais de Pétra comme capitale du prestigieux royaume. En 106, ap.J.C., le royaume nabatéen est annexé sur l’ordre de Trajan, Bosra est promue capitale de la nouvelle province d’Arabie.

 

 

11h23, nous arrivons à Deraa, dernière étape avant de passer la frontière jordanienne. Nous nous régalons de mézzés et d’une spécialité de poulet grillé. 12 h 40 nous passons la première frontière syrienne, Mahmoud nous dit que quelque fois son cœur pleurait… un chat se régale dans un carton …. habibi Mahmoud…           13 h, frontière jordanienne, voici Samer…

 

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